Manger gras fait grossir. N’est-ce pas?
Et bien ce n’est pas si simple. Cette idée est bien ancrée dans notre tête, à tel point qu’on a associé le gras à l’ennemi numéro un, des régimes comme de la santé.
Selon un sondage réalisé par Yougov pour Le HuffPost, parmi le gras, le sucre et le sel, c’est d’ailleurs le premier élément auquel les Français font le plus attention. Ils sont 36% à donner cette réponse contre 35% pour le sucre et 13% pour le sel.
Pourtant, de nombreux éléments “gras” qu’on trouve dans certaines huiles, poissons, noix, non seulement sont bons pour la santé mais en plus ne font pas forcément grossir.
Mais pourquoi pense-t-on toujours que pour être en bonne santé, ou pour maigrir, il faut éradiquer le gras de son alimentation?
Tout a commencé dans les années 80-90 lorsque les autorités de santé américaines, suivant l’avis globalement partagé des scientifiques sur la question, invitaient à limiter le gras dans son alimentation pour éviter d’avoir des problèmes cardio-vasculaires et de perdre du poids.
Le sucre s’est invité à la place du gras, à tort
Problème, nous n’avons évidemment pas remplacé le gras par plus de fruits et de légumes... mais par des produits sucrés. “Nous avons collectivement fait fausse route en éradiquant le gras de notre alimentation. Il a bien fallu le remplacer par autre chose. C’est ainsi que le sucre s’est invité en grande quantité dans les produits du commerce, pour certains de ses atouts très prisés de l’industrie alimentaire: comme les graisses, il rallonge la durée de conservation des aliments et c’est un exhausteur de goût hors pair”, écrivent Charlotte Debeugny, nutritionniste, et Catherine Moreau, autrice culinaire, dans “Je mange du bon gras et ça me fait du bien!”
Tous les “gras” ne sont pas mauvais
Aujourd’hui, de plus en plus d’études et de spécialistes le disent: le gras n’est pas notre ennemi, il faut simplement apprendre à distinguer les bons des mauvais gras.
Pour apprendre à bien manger gras, il faut distinguer les différents types de lipides : les graisses saturées, les graisses insaturées ou encore les acides gras trans.
Les graisses saturées, que l’on retrouve dans les produits laitiers, les œufs ou la viande rouge, s’ils ont mauvaise presse, doivent pourtant faire partie d’un régime équilibré.
Le cholesterol vient d’un excès des ces aliments mais en quantité modéré ils s’inscrivent dans nos assiettes. Ce sont les sucres avec l’excès de protéines qui provoquent la présence d’acides gras saturé dans nos notre sang.
Les graisses saturés apportent certaines vitamines : A, D, E ,K.
Avec modération, tous les aliments doivent être présents, il n’y a aucune raison d’éliminer le fromage, le beurre .
Les graisses dans l’huile d’olive, l’avocat, les poissons gras ou encore les fruits à coque sont des « acides gras essentiels »: notre corps en a besoin impérativement et seule notre alimentation peut nous les fournir.
Attention aux acides gras trans
En revanche, vous pouvez oublier les graisses trans, “toutes dangereuses sauf un type précis”, affirme Mark Hyman. Ce gras à bannir de votre alimentation, c’est celui que l’on trouve dans “les plats préparés, les margarines, les aliments frits et les produits transformés”. Dans les fast food, les biscuits, les chips... On trouve des acides gras trans.
Ces graisses, mis à part celles qui composent aussi la viande de bœuf et les laitages, “augmentent les concentrations des petites particules de LDL (le mauvais cholestérol, NDLR) tout en réduisant celles du HDL, le bon cholestérol. Il peut en découler une inflammation chronique, des problèmes cardiaques, du diabète, avec un risque accru de mort brutale. Le risque de cancer est aussi augmenté”, détaille le spécialiste.
L’Anses recommande actuellement un apport en lipides de 35 à 40%.
Ainsi, qu’il s’agisse de perdre du poids ou de se maintenir en bonne santé, rien ne sert de fuir le gras, sauf celui des acides gras trans.
Comme toujours, pour le reste, tout est une question de juste milieu.
Article condensé du HuffPost.
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